Catalogue : Sus-je bête
Couverture : Cosidérations
Couverture : Bestiaire
Publications

CONSIDÉRATIONS
(ou regarder ensemble le ciel étoilé)

propos d'Étienne Yver sur la création artistique

Lorsque la nuit était claire, les marins se repéraient aux étoiles : ils considéraient (con siderae). Mais lorsque le ciel était couvert et les étoiles absentes, ils désiraient (de siderium).

La nuit, regardez les étoiles : vous remarquerez que l’œil est plus pénétrant lorsqu’il regarde à côté de ce qu’il cherche. Ainsi, l’Art est-il une question détournée et une réponse différée. L’arme première de l’artiste est l’intuition qui est vision périphérique et connaissance immédiate et directe. Un pas de côté. Telle une plante, l’intuition pousse sur un savoir effectif et une maîtrise certaine, mais elle est aussi au dessus, au delà. Elle est en cela l’opposé du bon sens, pétri de certitudes et de préjugés.

éditions Delatour France
Commandes :
http://www.editions-delatour.com

SUIS-JE BÊTE ?!

catalogue de l'exposition
éditions du Musée A.G. Poulain de Vernon

Proche de l'homme, en en étant toujours différent, l'animal dit dans les œuvres d'Étienne Yver ce que l'être humain ne dit pas, ou ne fait pas: et en effet, les toiles et les sculptures aussi bien que les dessins, montrent, réunis par une même matière, l'être humain et l'animal, entraînant le spectateur dans un jeu de distinction entre l'un (les uns) et l'autre

Commandes : ey@etienne-yver.com

LE BESTIAIRE OU CORTÈGE D'ORPHÉE

livre illustré de 35 planches originales sur les 30 + 4 poèmes de Guillaume Apollinaire

Ce serait, dit-on, en 1906, dans l’atelier de Picasso qui gravait alors un certain nombre d’animaux, que germa l’idée d’un bestiaire illustré dans l’esprit de Guillaume Albert Wladimir Alexandre Apollinaire Kostrowitzky (né à Rome le 26 août 1880 ­ mort à Paris de la grippe espagnole le 9 novembre 1918). Mais la collaboration de Picasso à ce projet se résuma à deux gravures : un aigle et un poussin.

La première version du « Bestiaire ou Cortège d’Orphée » fut publiée par « La Phalange » (Nº 24) en 1908, sous le titre de : « La Marchande des quatre saisons ou le bestiaire mondain ». C’était une suite de dix-huit poèmes dont les premier, treizième et vingt-quatrième furent attribués par la suite à Orphée dans l’édition définitive.

Lors, Apollinaire demanda sa collaboration à Raoul Dufy qui illustrera de gravures sur bois les trente poèmes définitifs (quatre de ces textes, jugés inconvenants, avaient été écartés). Et ce sera en 1911, chez Delplanche, Éditeur d’Art, que paraîtra « Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée ».

L’édition originale du Bestiaire est un grand in-4°, 33 x 25 centimètres, non paginé, 1f. blanc + 40 + 1f. blanc, sous une couverture muette en parchemin naturel, faux titre en noir, titre intérieur en rouge et noir, vignette sur bois (marque de l’éditeur), tirage limité à 120 exemplaires (29 japon impérial ; 91 hollande), plus 2 exemplaires de dépôt légal, tous signés par l’auteur et l’illustrateur.

À Picasso, Apollinaire annonce cette publication en ces termes : « Le Bestiaire est paru avec les machins de Dufy » ! Sans commentaire…

D’autres artistes s’empareront du texte. En 1949, paraîtront six études par Mario Prassinos ; puis en 1961, une édition illustrée par Tavy Notton (Paris) ; en 1962, par Jean Picart le Doux (Paris, Bibliophiles de France) ; en 1965, par Lorjou (Paris, Éditions d’Auteuil) ; en 1979, par Graham Sutherland (J.-C. Even).

Notons aussi que, dès 1919, deux membres du Groupe de Six mirent en musique certains des poèmes : Francis Poulenc, six mélodies, et Louis Durey, vingt-six. « Là où Poulenc saute avec des pattes de jeune chien, Durey pose délicatement ses pieds de biche », commentera Jean Cocteau.

La poésie de Guillaume Apollinaire, mélancolique et joyeuse, si proche de la chanson populaire mais fort savante pourtant, est de celles qui me touchent immédiatement. Ne peut-on retrouver également dans « Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée » la concision et la justesse de la poésie japonaise, la malice des Poèmes de Circonstances de Mallarmé, mais aussi, plus loin, des reflets des poésies emblématiques du Moyen-Âge  ?

Cette atemporalité, ce brassement de légèreté et de profondeur m’ont fasciné dans ces trente petits poèmes (sans oublier les quatre autres, écartés), mais aussi leur allure, non sans humour, de grave confidence, d’épanchement intime à parler de l’homme à travers les animaux. Cette préoccupation trouvait un écho naturel avec tout un pan de mon travail.

Et, dois-je le dire, outre les textes eux-mêmes, est-ce sans doute encore la personnalité d’Apollinaire, ce grand amoureux, ardent défenseur de la peinture moderne, chantre de « l’esprit nouveau » et chef incontesté de l’avant-garde, qui m’a séduite.

Enfin, et je suis là très présomptueux sans doute, ma frustration, peut-être, à la vue des « machins de Dufy », ces gravures si élégantes, trop élégantes, peut-être.

Je me suis alors abandonné au plaisir de me laisser transporter par les mots du poète vers ce monde animal, miroir et témoin involontaire de notre humanité, scandé par les quatre apparitions d’Orphée.

Cela m’a mené à trente-cinq monotypes, souvent fortement retravaillés (peinture à l’huile sur papier). Les planches originales sont au format demi-raisin, soit 50 x 32,5 centimètres.

éditions du Musée A.G. Poulain de Vernon
+33 (0) 2 32 21 28 09

Commandes : ey@etienne-yver.com
Oiseau squelette
Drimadaire
Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d'Alfaroubeira
Courut le monde et l'admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j'avais quatre dromadaires.